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SOCIÉTÉ
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Voyager en
respectant
l’environnement »
Combler mes envies
de voyage et de vie
minimaliste »
Alexandra
Lorsque j’ai connu l’existence de ce mouvement, c’était
les débuts en France. À cette époque, j’étais en fac de
géographie. Les sujets liés à la décroissance ont commencé à
me passionner. Pendant cinq ans, j’ai alterné petit boulot et
woofng (NDRL une pratique qui consiste à travailler dans une
ferme en échange du gîte et du couvert). Fort de cette prise
de conscience écologique et de mes pérégrinations, la tiny
house m’a paru être l’habitat le plus adapté à mon mode de vie
déjà minimaliste. Elle répond à tout ce qui me tient à cœur : la
préservation de l’environnement, mon goût pour l’architecture
d’intérieur et mes envies de voyage. J’ai décidé de la construire
moi-même, autant pour des raisons budgétaires que par
envie d’apprendre. Petite, je regardais mon père bricoler avec
émerveillement. J’avais tellement envie de faire comme
lui, mais je ne me sentais pas capable. Après deux stages de
découverte chez des constructeurs de tiny house, j’enfonçais
ma première vis et créais ma chaîne YouTube pour partager
mon expérience. Je l’ai conçue pour qu’elle soit la plus légère
possible – moins de 2,5 tonnes pour 9 m2 afn de pouvoir
facilement me déplacer. Grâce à ce projet, j’ai pris goût au
travail du bois. En mai, je commence un CAP menuiserie.
www.youtube.com/channel/
UCdibhckPkoNMki3VaPaFN7w
L’hiver dernier, nous avons traversé l’Espagne
en van. Malgré le confort sommaire, on a adoré
ce sentiment de liberté. Ce road trip a été une
révélation. On est rentré avec l’envie de quitter
Paris et aménager notre propre camion. Avec le
confnement, nous avons revu nos ambitions :
un van, c’était bien pour les vacances, mais
pas pour y vivre à l’année. C’est en visionnant
le documentaire Minimalism que j’ai appris
l’existence des tiny houses. On a découvert l’état
d’esprit derrière cet habitat où l’on se sent chez
soi où que l’on soit. Un j our, j e suis tombée sur le
post des Abris Nomades annonçant leurs portes
ouvertes. Au déconfnement, You-Liang et moi
partions à la rencontre des constructeurs. On a fni
ce séj our improvisé par trois nuits dans la toute
première tiny house française, à Saint James. Avec
ses quatre mètres de hauteur, notre 30 m2 nous a
paru étonnement moins spacieux. En novembre,
nous rendions les clés de l’appartement pour nous
lancer dans l’aventure de l’auto-construction sous
la supervision des Abris Nomades en Charentes.
L’accompagnement de professionnels est précieux
et nous fait gagner beaucoup de temps. Une fois
que notre tiny house sera hors d’eau et hors d’air,
on s’attaquera à l’aménagement. Aucun espace
ne sera perdu : les marches de l’escalier seront
des rangements et la mezzanine accueillera un
bureau suspendu. On a également dessiné un
maximum de fenêtres pour avoir touj ours la vue
sur l’extérieur. Elle sera autonome en eau et
électricité. L’obj ectif, c’est de pouvoir voyager
en respectant l’environnement où l’on s’installe.
On espère l’avoir terminée pour le printemps.
www.youtube.com/watch?v=FZTzzV1zU2c&t=4s
DR
DR
Carène et You-Liang